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Voyage de plusieurs mois en Amérique du sud, de l'Equateur à la Bolivie, en passant par les Galapagos, l'Amazonie, le Pérou, le Chili, la Patagonie et l'Argentine

04 Oct

EQUATEUR - Otavalo et Ibarra

Publié par Anne et Romain  - Catégories :  #Equateur

 

OTAVALO


Depuis Quito, nous avons pris le bus vers le nord à destination d’Otavalo, une petite ville de 50.000 habitants située à 2530 mètres d’altitude. Cette bourgade est connue pour son marché artisanal du samedi, le plus grand et le plus fréquenté de l’Equateur. On y trouve des lainages sous toutes ses formes : pulls, bonnets, ponchos, tapis...


Les Otavaleños sont d’ailleurs connus pour vendre ces mêmes lainages autour de la planète. On peut par exemple les retrouver en France sur les stands andins lors des marchés de Noël.


Otavalo, place centrale

Otavalo, marché de fruits et légumes

Otavalo se trouve au cœur d’une région montagneuse et volcanique se prêtant aux excursions et balades en montagne. L’occasion pour nous de pouvoir enfin tester notre matériel de randonnée et la résistance de nos jambes (et poumons) à cette altitude. Une des images les plus fortes restera sans doute la randonnée autour de la lagune de Cuicocha. La lagune est située à plus de 3000 mètres d’altitude et s’est formée dans l’un des cratères du volcan Cotacachi. Elle encercle deux ilots sauvages et est parsemée de plantes et fleurs de couleurs vives.


Vue sur la lagune Cuicocha

Lézard, lagune Cuicocha
 


IBARRA


La capitale de la province d’Imbabura porte le surnom de ville blanche, située à 2225 mètres d’altitude et à 115 km au nord de Quito. Ses petites rues sont bordées de maisons basses aux murs blancs et aux toits de tuile. Il y est difficile de s’y balader en plein soleil sans lunettes de protection.
 

Ibarra

Rue d'Ibarra

Nous y avons pris un petit train qui contourne montagnes et vallées jusqu’à "Las Salinas", un petit village andin. Le train est en fait un bus monté sur rails et est un des points d’attraction de la ville. La descente s’est effectuée en deux heures pendant lesquelles nous avons pu admirer les vastes vallées cultivées et parfois arides de la cordillère des Andes.


Train de la liberté (Ibarra)


Vue depuis l'arrière du train



Vue sur les plantations de canne à sucre, depuis le train

De retour dans l’après-midi, nous en avons profité pour aller voir le lac de Yaguarcocha, à 3 km de la ville blanche. Haut lieu historique de l’Equateur, on le surnomme le "lac de sang" ou le "lac rouge" en langue quichua. Il doit son nom Inca à la plus cruelle bataille qu’ait livrée l’envahisseur inca contre les Caranquis, une ancienne tribu de la région. La légende dit que tant de corps ensanglantés de guerriers Caranquis furent jetés dans le lac que ses eaux en devinrent rouge. Le lac est entouré de collines cultivées et c’est avec une grande gentillesse qu’un paysan nous a laissé parcourir ses terrains pour accéder au point le plus haut qui offre une vue panoramique sur le lac d’un côté et la ville d’Ibarra de l’autre.


Lagune de Yaguarcocha


Lagune de Yaguarcocha

 

CASA AIDA

 

La Casa Aida est maison familiale tenue par une charmante grand-mère qui a eu l’idée depuis une vingtaine d’années de faire de son foyer une maison d’hôtes. On y est très bien accueillis et pour la première fois on se sent vraiment comme chez soi. Située à l’extrémité du village de La Esperanza, sa maison est au pied des volcans Imbabura et Loma Cubilche. Première journée de séparation pour nous deux, Romain va tenter l’ascension de l’Imbabura, Anne celui de Loma Cubilche, en solitaires.

 

ASCENSION DU VOLCAN IMBABURA (par Romain)


Il est 6h15 du matin lorsque je me lève ce jour-là. Une longue journée de marche m’attend pour pouvoir atteindre le sommet de ce volcan endormi qui culmine à 4609 mètres d’altitude. Depuis la Casa Aida située à environ 2600 mètres d’altitude, c’est donc un peu plus de 2000 mètres de dénivelés qui m’attendent. Aux derniers renseignements pris au village, l’aller-retour est faisable en une journée (environ 9 heures de marche).

Je débute l’ascension après avoir avalé quelques biscuits et en les partageant avec un chien errant passant par le chemin. Celui-ci a dû apprécier le geste puisqu’il me collera aux basques jusqu’au sommet du volcan.

Je monte progressivement avec mon compagnon de cordée en suivant le sentier jusqu’à environ 3500 mètres d’altitude, là ou les champs cultivés sur la pente du volcan laissent place au "paramo", sorte de végétation basse adaptée aux conditions extrêmes. Arrivé à 4200 mètres d’altitude, j’aperçois mieux le sommet rocailleux du volcan au loin. Je ressens de plus en plus l’effet de l’altitude et les derniers mètres à parcourir seront un calvaire. Je suis obligé de m’arrêter tous les 20 mètres pour reprendre mon souffle et calmer mon cœur qui s’emballe rapidement.

Devant moi, le chien semble me narguer, habitué aux hautes altitudes, il gambade sur la pente comme un chamois et doit me prendre pour un boulet en me voyant m’arrêter si souvent... Enfin, au bout de 5 heures de montée je rentre dans une mer de nuages. Le sommet est là. La dernière partie est quelques peu accidentée, je suis obligé de mettre les mains pour escalader les derniers rochers. La vue n’est pas si exceptionnelle car cachée par les nuages. Mais j’ai déjà eu l’occasion d’admirer les alentours avant d’atteindre le sommet. Au loin, je peux voir la ville blanche d’Ibarra ainsi que la lagune Yaguarcocha. J’aperçois également beaucoup plus loin le sommet enneigé du volcan Cotopaxi (5897 mètres d’altitude) pourtant situé à environ 150 km de là.

La descente se fera beaucoup plus facilement et cette fois c’est moi qui ouvre la marche devant le chien. 3 heures plus tard, je retrouve mon lit à la Casa Aida pour une grosse sieste bien méritée !



Vue sur le volcan Imbabura

Paysage de "paramo", volcan Imbabura



Vue sur le volcan enneigé Cotopaxi depuis le volcan Imbabura

Romain et son compagnon de cordée

Vue depuis le sommet du volcan Imbabura



ASCENSION VOLCAN LOMA CUBILCHE (par Anne)


Partie 1 heure après Romain, Aida m’a indiqué le chemin à prendre à la sortie du village et m’a conseillé de demander ma route plus haut, au pied du volcan. Je suis partie tranquillement et j’ai longé les maisons et les champs cultivés pendant une bonne heure et demie. J’ai pu apercevoir les écoliers en uniforme qui attendaient leur bus et qui m’ont regardé avec timidité et curiosité.

Arrivée à la première intersection, me voilà prise d’un doute. Quelle route prendre ? Celle qui semble contourner le volcan ou celle qui descend vers un autre village ? J’opte pour le premier choix: Jusque-là relativement facile, la montée s’est avérée rude pendant une bonne heure et demie. Heureusement le soleil ne tape pas encore trop fort mais je ressens déjà la chaleur et la soif. Puis de nouveau une autre intersection, cette fois-ci je suis bien loin des maisons et personne n’est là pour m’indiquer le chemin. Je décide de prendre un sentier de terre qui s’enfonce dans un bois, et j’apprécie le calme et la fraicheur de mon nouvel environnement.


Petit à petit, le sentier emprunté se confond avec la nature, il m’éloigne de mon objectif. Je rebrousse chemin, jusqu’à arriver au pied des cultures et des champs. Désormais, je n’ai d’autre choix que de grimper en pente raide, les champs sont sillonnés de chemins que j’emprunte à l’aveuglette. J’ai peine à grimper à cette altitude et au bout d’efforts surhumains je me retrouve enfin sur la terre ferme. Le premier palier est grimpé. Je prends le temps d’admirer le paysage qui s’offre à moi : des plaines à perte de vue en contrebas, le petit village de La Esperanza, la ville d’Ibarra au loin entourée de montagnes.

Je reprends l’ascension et cette fois, je me retrouve perdue en plein milieu d’un champ de blé qui m’arrive à la taille. Entourée de 3 vaches et 2 chevaux, je ne vois pas d’autres issues que de revenir sur mes pas. La descente est vertigineuse, et dangereuse, mes pieds s’enfoncent dans la terre et je manque de tomber à plusieurs reprises. Plus aucun sentier n’est visible. Le temps passe et il se fait tard, je dois songer à redescendre.

C’est avec regret et frustration que je retourne au village après 7 heures de marche.



Vue sur le volcan Loma Cubilche

Bifurcation au pied du volcan Loma Cubilche

Cultures andines

Femmes Equatoriennes sur le chemin menant au volcan Loma Cubilche

 

Aujourd’hui, nous voilà redescendu à une altitude plus clémente. Nous sommes à Mindo (1200 mètres d’altitude) sur le flanc ouest de la Cordillère des Andes, en pleine forêt.

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A
<br /> Ah les choses sérieuses ont commencé on dirait. Merci de nous les faire partager. Les paysages sont magnifiques.<br /> Romain l'ami des bêtes !! lol, heureusement que tu n'as pas eu à nourrir un petit jaguar égaré, tu aurais du le garder jusqu'à la fin de votre séjour, il serait devenu adulte et impossible de le<br /> ramener à St-Pierre. Ca évite de déchirantes séparations à la "Croc-Blanc".<br /> Anne, ce n'est pas pour rien que les hommes chassaient au temps de la préhistoire, eux savaient s'orienter ! looooool J'espère que vous ferrez d'autres ascencions, ensemble cette fois.<br /> En tout cas faîtes attention à vous, ça a quand même l'air dangereux. C'est pas les sentiers de GR de nos petites montagnes françaises.<br /> A + les zaventuriers<br /> <br /> <br />
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