CHILI - Temuco / Ile de Chiloe / Puerto Montt
TEMUCO
Sans intérêt touristique particulier, cette étape a été importante pour Anne, puisque c'est sa région natale. Située à 680 km de Santiago, Temuco est une ville de taille moyenne aux maisons basses. C'est une petite fourmilière dont la plupart des habitants sont des mapuches.
Vue sur Temuco
Les mapuches, "gens de la terre", font partie d'un peuple indigène originaire de la zone centrale-sud du Chili, et sud-est de l'Argentine. La culture mapuche a existé aux environs de 500 ans avant notre ère. Les mapuches vivaient de la pêche, de la chasse et de la culture. Au 15ème siècle, les Incas ont voulu étendre leur territoire du sud du Pérou jusqu'au Chili, soumettant une partie des mapuches de la région centrale du Chili. Mais ils ne pourront aller plus loin, car vers la région actuelle de Talca, les mapuches ont combattu et ont remporté la bataille. La frontière de l'empire inca au sud s'est donc limitée à la région centrale du Chili.
Bien plus tard, ce sont les Espagnols qui, en envahissant le pays ont voulu combattre le peuple mapuche. En 1546, à Quilicura ce sont les mapuches qui remportent fièrement la bataille contre les espagnols, ça sera le début d'une guerre longue de plusieurs siècles. En janvier 1550, Pedro de Valdivia remporte la bataille d'Andalien et fonde plusieurs villes dans le sud de l'actuel Chili, imposant ainsi ses armées et repoussant le peuple mapuche. Peu de temps après, un certain chef mapuche, Lautaro, va se servir des nouvelles armes importées par les espagnols, notamment le cheval, pour vaincre Pedro de Valdivia qui sera fait prisonnier et tué à Tucapel.
Jusqu'en 1621, les batailles s'enchainent et déciment peu à peu le peuple mapuche, tués pendant les affrontements ou par les maladies importées par les conquistadors. A cette date, un traité de paix va être instauré, et l'Espagne va enfin reconnaitre l'indépendance des mapuches entre le Bio-Bio et le Tolten. Mais ce traité ne sera pas respecté par les conquistadors... La guerre ne va jamais s'arrêter, jusqu'à voler la terre des mapuches ! Les chiliens s'installent en masse et les mapuches sont repoussés, privés de leur terres. En 1881, le soulèvement va être des plus mémorables, et le peuple mapuche, bien que décimé par toutes ces épreuves de force, combat fièrement, et se contente de toutes petites parcelles de terre que l'Etat leur offre gracieusement. De nos jours, une grande partie des descendants mapuches vivent en communauté dans les campagnes profondes. Au début du 20ème siècle, les indigènes se sont fait entendre au parti démocratique en revendiquant leurs droits. Certaines terres sont aujourd'hui redistribuées aux mapuches.
Nous avons également profité de notre séjour à Temuco pour aller voir un match de foot entre l'Union Temuco (le club de Marcelo Salas, ancienne gloire du foot chilien) et Deportes Puerto Montt. Ces deux équipes sont des habituées du championnat chilien de 2ème division, un bon vieux Guingamp - Chateauroux en quelque sorte...
Au passage, remarquez la modernité des stades chiliens ! Pour la petite histoire, la partie s'est soldée par la victoire de Temuco par 1 à 0.
Temuco en rouge contre Puerto Montt en blanc (avec ses supporters surchauffés)
ILE DE CHILOE
Cette grande ile située tout proche de Puerto Montt ne fait pas moins de 200 kms de long pour 50 kms de large. Rattachée au continent par les liaisons de ferry (30 min de traversée), le climat y est assez rude toute l'année avec seulement 60 jours de soleil par an ! Par chance, nos 3 jours passés à parcourir l'ile auront été très ensoleillés !!
Castro et ses "palafitos", maisons sur pilotis
Nous en avons profité pour rejoindre Mathilde et Mathieu, ancien collègue de la SG, qui eux aussi voyagent durant plusieurs mois pour découvrir le continent sud-américain.
Y aurait-il du laisser-aller à la SG ?
Le paysage de Chiloé est très vert et le soleil accentue fortement les couleurs. L'ile est vallonnée, boisée avec de nombreux pâturages se prêtant à l'élevage de vaches. D'après les dires de bon nombre de voyageurs, Chiloé ressemble beaucoup à l'Irlande et à la Normandie, idée que nous partageons également après notre passage ici.
Trois jours durant lesquels nous découvrirons Castro puis Dalcahue, l'Ile de Quinchao et Ancud en compagnie de Mathilde et Mathieu. Ce qui fait également le charme de Chiloé, c'est la structure de ses maisons, toutes en bois, les murs en forme d'écaille et une palette variée de couleurs, rose pour certaines, bleu, rouge, orange, jaune ou vert pour d'autres. Il y en a pour tous les goûts, surement un moyen d'apporter un peu de chaleur à cette ile balayée par le vent et la pluie durant quasiment toute l'année.
Castro
La cathédrale de Castro, toute en tôle de fer !
Isla de Quinchao, Curaco de Velez
Ferry pour la traversée entre chaque île
Castro
Dégustation d'huitre géante à Curaco de Velez
Barbecue improvisé au camping de Ancud
PUERTO MONTT
Le chef-lieu de la "région des lacs" est une grande ville portuaire considérée comme la porte d'entrée de la Patagonie chilienne. La ville, moderne et bruyante n'a rien de vraiment attirant touristiquement si ce n'est le petit quartier d'Angelmo, où l'on peut faire des emplettes dans les marchés artisanaux ou prendre un bateau de pêcheur pour accéder à l'ile Tenglo qui permet depuis les hauteurs de l'ile, d’avoir le meilleur point de vue sur la baie de Puerto Montt.
Vue sur Puerto Montt au loin depuis l'Ile Tenglo
Angelmo
A 20 kms de la, Puerto Varas est une petite ville située aux abords du lac Llanquihue, un grand lac qui parait une mer vue depuis le rivage (860 km² tout de même !).
Puerto Varas
Le lac LLanquihue et le volcan Osorno
La route continue à l'est jusqu'à Ensenada et nous suivrons les rives du lac en bus pendant un long moment. Le panorama est superbe avec le volcan Osorno en arrière-plan. Nous nous arrêterons au bord de la route afin d'aller admirer les "Saltos del Rio Petrohue". La rivière Petrohue est une véritable merveille de la nature en ce lieu ou s'enchainent rapides et cascades. L'eau claire donne envie de s'y baigner mais quand on aperçoit la puissance du courant on préfère rester contempler le spectacle bien sagement depuis les rives...
Les Saltos de Petrohue et le volcan Osorno au fond
Notre dernière nuit a Puerto Montt aura été assez mouvementée (c'est le cas de le dire...), puisque comme nous vous l'avions raconté précédemment, nous avons été réveillés en pleine nuit par le séisme qui fait l'actualité du moment. Au petit matin, nous nous sommes dirigés vers la gare de bus afin de savoir si le bus pour l'Argentine que nous avions réservé la veille était toujours disponible. Pas de problème pour passer la frontière apparemment, ce qui n'est pas le cas de nombreux départs vers le nord du pays où de nombreuses routes et ponts détruits rendaient impossible les déplacements.
Nous sommes actuellement à San Carlos de Bariloche en Argentine, où nous nous apprêtons demain à battre notre record personnel d'heures de voyage en bus : 30 heures d'affilées sont nécessaires pour rejoindre le sud de la Patagonie chilienne (la route étant beaucoup plus praticable côté argentin que côté chilien).
¡ Hasta pronto en Patagonia !